Bruno Racouchot
N° 66 – Juin 2015 : Jeux d’influence et d’idées dans la société du vide et de l’éphémère : le décryptage de Gilles Lipovetsky
Sociologue de renom, Gilles Lipovetsky s’est fait connaître dès les années 80 par ses travaux précurseurs sur le vide de nos sociétés et leur propension à s’immerger dans l’éphémère. Il vient de signer une analyse très fine, De la légèreté (Grasset), où il met en relief le rôle des idées, des jeux d’influence et plus généralement du soft power dans notre monde.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, Gilles Lipovetsky explique que si nos sociétés veulent retrouver leur équilibre et relever les défis à venir – dont le terrorisme – elles doivent au plus vite retrouver un juste équilibre entre hard et soft power. Et surtout redonner du sens et des repères à nos concitoyens, anxieux de voir prospérer l’empire du vide et de l’éphémère. Face à l’hyperviolence de l’hypermodernité, il n’y a pas de leçons de morale à donner ou recevoir. Soyons bien plutôt concrets et réalistes.
9 juin 2015 – Les rouages de la guerre de l’information : la France face à Daech
La France peut-elle vaincre Daech sur le terrain de la guerre de l’information ? Tel est le questionnement ouvert sans tabous par Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de Guerre Economique, et ses équipes dans un récent rapport d’alerte. Au-delà du choc des images de mise à mort en direct, il y a une logique froide, puissante et cohérente mise en œuvre, qui se rapporte à la nature même de la guerre de l’information. Pour Christian Harbulot et ses chercheurs, celle-ci se définit : 1/ par le contenant de nature technologique. Les attaques passent par les systèmes d’information (piratage, virus, paralysie ou destruction des communications) ; 2/ par le contenu qui recouvre les opérations de propagande et de contre propagande, les techniques de pression psychologique, les méthodes de désinformation, la manipulation par la production de connaissances de nature institutionnelle, académique, médiatique, sociétale (fondations, ONG). En ce sens, soulignent-ils, « la guerre de l’information bouleverse les lois de la guerre traditionnelle : pas de déclaration de guerre ; avantage décisif pour l’attaquant ; pas de traité de paix ; pas de fin temporelle ; pas d’agresseur identifiable avec certitude. » Il est donc grand temps de sortir de notre léthargie et de notre angélisme pour regarder enfin les réalités en face. Lire la suite
N° 65 – Mai 2015 : Les mille facettes de l’influence : le décryptage de Ludovic François et Romain Zerbib
Ludovic François et Romain Zerbib, docteurs en sciences de gestion et respectivement professeur affilié à HEC Paris et professeur au groupe IGS, viennent de diriger Influentia, un gros travail dédié au décryptage des stratégies d’influence (éditions Lavauzelle), nourri par de nombreuses contributions d’experts – dont quelques grandes signatures d’outre-Atlantique comme Joseph Nye ou Noam Chomsky.
Dans l’entretien qu’ils ont accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, Ludovic François et Romain Zerbib expliquent que, si l’influence n’est pas toujours intentionnelle, les processus d’influence sont eux, en revanche, souvent instrumentalisés. D’où leur approche des stratégies d’influence comme une allocation de ressources informationnelles et une mobilisation de vecteurs visant à orienter les attitudes et les comportements d’individus ou de publics en agissant sur leurs perceptions.
N° 61 – Janvier 2015 : L’influence, paramètre-clé d’une nouvelle typologie des relations internationales : le décryptage d’Hubert Védrine
Comme conseiller diplomatique puis secrétaire général de l’Élysée, Hubert Védrine a passé quatorze années aux côtés de François Mitterrand au cur du palais présidentiel, avant d’être cinq années durant ministre des Affaires étrangères sous la cohabitation Chirac/Jospin. Fin connaisseur des relations internationales, il a dès l’an 2000 intégré la dimension influence dans une typologie innovante et réaliste. Lire la suite
12 janvier 2015 – Tuerie Charlie : violence et influence, action et communication
Une fois épuisées les vertus de la catharsis des grandes manifestations en hommage aux victimes des récentes attaques terroristes, il est temps d’analyser lucidement la situation. Au-delà des aspects techniques relatifs au renseignement et à la lutte antiterroriste, c’est à l’articulation entre violence et influence, action et communication, qu’il convient ici de s’attacher. Deux intéressantes approches, émanant de spécialistes reconnus du renseignement, viennent d’être publiées. La première émane d’Eric Denécé et du CF2R (Centre français de recherche sur le renseignement – www.cf2r.org), la seconde de Xavier Guilhou (www.xavierguilhou.com). L’un comme l’autre mettent en évidence la cohérence qui unit ici action tactique, volonté stratégique, maîtrise des rouages psychologiques et préemption du champ médiatique. L’action terroriste est bien plus subtile qu’il n’y paraît de prime abord, elle est polymorphe et joue admirablement de nos faiblesses intellectuelles et émotionnelles. A cet égard, il y a fort à craindre que le registre compassionnel sur lequel jouent nos « élites » ne facilite grandement les visées de nos ennemis. Ces derniers viennent indubitablement de remporter la première manche explique ainsi Xavier Guilhou, expert en gestion de crise, ne serait-ce que parce que nous venons de leur « redonner un statut mondial et quasi étatique en termes de reconnaissance alors qu’il s’agit d’une bande de criminels et de mafieux qui usent et abusent de la terreur partout où leur signature s’est imposée ». Il y a fort à craindre qu’enfermés dans leurs certitudes comme dans leur dogmatisme, incapables de penser sur le mode stratégique tout comme ils sont impuissants à penser les faits dans leur cruelle réalité, nos gouvernants et nos « élites » ne perçoivent absolument pas le jeu de la communication et de l’influence dans la logique terroriste. Lire la suite
17 décembre 2014 – La guerre économique est bel et bien là
« La paix est un souhait, la guerre est un fait ». C’est par un éditorial choc que Pascal Gauchon, rédacteur en chef de Conflits, revue de géopolitique aussi audacieuse que sérieuse – www.revueconflits.com – ouvre le dossier de la guerre économique. Normalien, directeur de la collection Major destinée aux grandes écoles (PUF, Presses universitaires de France), cofondateur du Festival de géopolitique de Grenoble, Pascal Gauchon a regroupé de multiples contributions pour ce numéro hors-série qui ne pratique pas la langue de bois. Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de guerre économique et l’un des pionniers de l’intelligence économique, explique ainsi clairement que pour avoir un devenir, encore nous faut-il réapprendre à penser en termes de puissance. La guerre économique est à ses yeux « l’expression extrême des rapports de force non militaires. Si l’on essaie de hiérarchiser les rapports de force, les deux qui me paraissent les plus importants dans l’histoire de l’humanité tiennent à la guerre et à l’économie. Cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas d’autres – culturels, religieux, diplomatiques… Mais ce sont ces deux formes de guerre qui comptent le plus si l’on regarde l’histoire longue, les autres passent au second plan, sont moins lourdes. » Lire la suite
N° 60 – Décembre 2014 : L’omnipotence de la technique face à l’influence de la pensée : le décryptage de Charles-Edouard Bouée
La montée en puissance exponentielle de la technique risque-t-elle de tuer les forces de l’esprit ? Existera-t-il demain une place libre et un rôle à jouer pour le cerveau humain confronté à la mainmise des machines sur nos destinées ? Président de Roland Berger Strategy Consultants l’une des plus importantes sociétés mondiales de conseil stratégique Charles-Edouard Bouée livre avec son dernier essai Confucius et les automates (Grasset, octobre 2014), une solide réflexion sur « l’avenir de l’homme dans la civilisation des machines ». Lire la suite
N° 57 – Juillet 2014 – Risques criminels et communication d’influence : un colloque pour les entreprises au Sénat
Comme annoncé dans Communication & Influence n° 51, un colloque portant sur l’évolution des menaces pour les entreprises s’est tenu en janvier dernier au Sénat, sous l’égide de l’institut Jean Lecanuet. Bruno Racouchot, le directeur de Comes communication, y est intervenu sur le thème des opérations d’influence et de contre-influence à mettre en uvre dans l’entreprise, soit pour prendre l’offensive, soit pour se prémunir face à des opérations de déstabilisation pouvant porter atteinte à ses intérêts, en particulier son image et son capital immatériel. Cette intervention vient d’être publiée dans la revue trimestrielle France Forum, qui nous a très aimablement autorisés à la reproduire dans nos colonnes. Lire la suite
N°56 – Juin 2014 : De l’influence des représentations mentales dans le jeu géopolitique : le décryptage d’Yves Lacoste
Considéré comme le père de la géopolitique à la française, le professeur Yves Lacoste défend une approche lucide et pragmatique des réalités géopolitiques. Pour lui, la géopolitique s’incarne dans des rivalités de pouvoirs entre acteurs évoluant sur des territoires, du pouvoir le plus brut au plus subtil. Lire la suite
N° 55 – Mai 2014 : Identité et influence, quel avenir pour la France ? Le décryptage de Denis Tillinac
Les élections européennes sont l’occasion d’une réflexion sur le devenir de notre pays. Est-il encore puissant ? Influent ? Son identité si particulière constitue-t-elle encore sa force principale ? Ecrivain, journaliste, proche du président Chirac dont il fut le représentant personnel au Conseil permanent de la Francophonie, Denis Tillinac vient de publier Du bonheur d’être réac (Equateurs, 2014). Pour lui, avant tout, la France doit se décomplexer, en finir avec la repentance et redevenir elle-même. Lire la suite
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