Lettres mensuelles
N° 157 – Juillet 2024 – Violence, silence, influence, la Mafia et la Maison Blanche : le décryptage de Jean-François Gayraud
La toute récente tentative d’assassinat contre Donald Trump braque de nouveau les projecteurs sur la violence politique aux Etats-Unis. Pour nous, celle-ci rime souvent Outre-Atlantique avec Mafia. C’est oublier, concernant cette dernière, que « pour survivre, il lui faut mener des politiques d’influence, c’est à dire au sens premier du terme développer du pouvoir social et politique sur les décideurs. La Mafia opère cette influence d’abord par la corruption, sous toutes ses formes : échange de services, argent, etc. La violence n’est qu’un outil secondaire, utilisé avec parcimonie, et toujours de manière normée. » Commissaire général de la Police nationale, spécialiste du crime organisé, Jean-François Gayraud vient de consacrer une étude aux liens entre La Mafia et la Maison Blanche (Plon, 2023), d’où il ressort in fine que la dimension communication et influence-silence, prévaut sur le paramètre violence. Lire la suite
N° 156 – Juin 2024 – Le terrorisme pensé comme arme communicationnelle et levier d’influence : le décryptage de Daniel Dory
« Le terrorisme consiste en la réalisation (et/ou la menace) d’actes de guerre visant à transmettre un message émotionnellement impactant à des audiences différentes des victimes immédiates de l’action violente ». A la veille des Jeux Olympiques 2024, cette réflexion de Daniel Dory mérite d’être soulignée. Universitaire ayant enseigné la géographie et la géopolitique tout à la fois en France et en Amérique latine, Daniel Dory a aussi eu une solide expérience de terrain en Bolivie – notamment comme vice-ministre du gouvernement – quant à la pénétration des arcanes des mouvements terroristes locaux. Comme aboutissement d’une longue trajectoire de recherche et d’enseignement sur le sujet, il vient de publier chez VA Éditions (Versailles, 2024), Étudier le Terrorisme, le premier manuel en langue française consacré au champ disciplinaire des études sur le terrorisme. Lire la suite
N° 155 – Mai 2024 – L’influence par l’amalgame, une arme puissante de guerre informationnelle : le décryptage de Bruno Mignot
« L’influence par l’amalgame est bien une technique de manipulation parmi d’autres. De quoi s’agit-il ? La technique consiste à faire des rapprochements indus et hypocrites, à mélanger les genres, à associer des notions différentes pour mettre en valeur ou attaquer une cause : quand elle est « positive », elle est trompeuse, et quand elle est « négative », elle est partisane ». Général (2S) de l’Armée de l’air et de l’espace, Bruno Mignot vient de publier L’influence par l’amalgame (L’Harmattan, 2024). Très tôt intéressé par l’intelligence économique, notamment par les questions d’affrontements cognitifs et de guerres informationnelles, il a publié plusieurs ouvrages en lien avec ces thématiques, qu’il enseigne aujourd’hui dans de grandes écoles. Mettant l’accent sur l’importance de la perception en la matière, il estime que « l’influence par l’amalgame constitue une arme de manipulation massive ». Lire la suite
N° 154 – Avril 2024 -L’influence par l’imposture, le cas clinique de la IV° République : le décryptage d’Eric Branca
Impostures de l’Epuration, faux résistants et vrais collabos, imposteurs de la guerre froide, comploteurs et complotistes, mensonge au cœur de l’Etat… autant de chapitres qui composent le dernier opus d’Eric Branca, historien et journaliste. Dans sa République des imposteurs (Perrin, 2024), il montre comment, au sein d’une IV° République en pleine déliquescence – « l’une des périodes les plus folles de l’histoire contemporaine » – à tous les étages de la société, le travestissement, le mensonge, la dissimulation deviennent les artifices communs pour triompher dans ce nouveau monde. D’où ce constat : « L’imposture, c’est un fait, est inséparable de la notion d’influence. Le mot est dérivé du latin imponere qui signifie imposer mais aussi, par extension, « en imposer à quelqu’un » pour le tromper. » De fait, vu sous cet angle, il est indéniable que « l’imposture constitue la face noire de l’influence. » Lire la suite
N° 153 – Mars 2024 – Le rôle-clé des opérations cognitives dans les jeux d’influence du XXI° siècle : le décryptage de Christian Harbulot
« Force est de constater que le capitalisme français n’a mentalement pas voulu intégrer le fait que nous évoluons désormais au sein d’une guerre économique systémique. Or, d’autres économies nationales veulent sortir de ce monde monochrome de la « mondialisation heureuse » de la fin du XX° siècle. D’où des changements majeurs – et parfois brutaux – qui vont inéluctablement survenir. » Ce bouleversement d’une immense ampleur étudié par Christian Harbulot, fondateur de l’Ecole de Guerre Economique (EGE), est décortiqué dans son récent ouvrage, La guerre économique au XXI° siècle (VA Editions, mars 2024). Appuyé par des spécialistes, Christian Harbulot pose dès lors une question-clé : « Comment reconstituer une puissance économique, réelle, solide, absolument indispensable pour assurer l’unité nationale, sous peine de voir se désagréger des pans entiers du pays ? » Lire la suite
N° 152 – Février 2024 – L’influence sort enfin de la clandestinité pour prendre sa part à la guerre de l’information : le décryptage de Jean-François Bianchi
« Vingt années d’enseignement m’auront ainsi appris que se saisir de l’influence, c’est en pratique, penser autrement la relation à l’autre et s’offrir un large panel de solutions et d’opportunités dans l’action, tout en restant dans un cadre légal et moral. C’est donc, à mon sens, une voie privilégiée vers la puissance. » Professeur associé à l’Ecole de Guerre Economique (EGE), en charge des questions relatives à la diplomatie d’entreprise, à l’influence et aux stratégies d’influence appliquées aux confrontations économiques, Jean- François Bianchi vient de partir en retraite. Ayant évolué des décennies durant en passeur entre les mondes civil et militaire, politique et économique, public et privé… il dresse ici un bilan et opère une mise en perspective du concept d’influence dans notre pays, en montrant l’urgence de sa réhabilitation et l’importance de sa mise en œuvre. Lire la suite
N° 151 – Janvier 2024 – Jeffrey Epstein, prédateur sexuel lié à l’hyperclasse mondiale et « parrain » du soft power américain : le décryptage de Xavier Raufer
Ogre pédocriminel, proxénète des grands de ce monde, Jeffrey Epstein a prostitué des centaines de jeunes filles, au vu et au su de tous, en toute impunité, jusqu’à son « suicide ». Criminologue, directeur d’études au Conservatoire national des arts et métiers, professeur dans des universités en Chine et aux Etats-Unis, Xavier Raufer signe Jeffrey Epstein – L’âme damnée de la IIIème culture (éditions du Cerf, 2023), où il pointe le monde de Silicon Valley comme étant le cœur névralgique de l’univers d’Epstein. « Silicon Valley a forgé sa légende en même temps que sa fortune qui le rendent séduisant et capable de faire avaler n’importe quoi au grand public par les médias que, désormais, il contrôle largement (sites, plateformes, think-tanks, journaux, agences de communication, etc.). » Une entreprise de prédation financière mondiale en symbiose avec les délires sexuels et criminels d’Epstein… Lire la suite
N° 150 – Décembre 2023 – Argentine, Chili, Brésil, Venezuela, Bolivie… Quid des conflits informationnels en Amérique latine ? Le décryptage de François Soulard
Javier Milei sera dimanche le nouveau président de l’Argentine. Honni par les médias, il a cependant gagné. Pourquoi ? Et plus largement, quid des affrontements informationnels en Amérique du Sud ? Chercheur français résidant en Argentine, François Soulard vient de publier Una nueva era de confrontación informacional en América Latina (éditions Ciccus, Buenos Aires, novembre 2023). Proche du géostratège Gérard Chaliand, dont il a traduit plusieurs livres en anglais et espagnol, fin connaisseur de l’univers altermondialiste, en lien avec l’Ecole de pensée sur la guerre économique (EPGE), le Forum mondial de l’économie sociale et l’Institut de l’Iconomie, il est le fondateur de la plateforme de communication dunia.earth, dont les travaux s’étendent aux cultures stratégiques, aux mutations liées à l’informatisation, aux affrontements informationnels et économiques. Lire la suite
N° 149 – Novembre 2023 – Passer à l’offensive dans la guerre économique, quelle place pour les opérations d’influence ? Le décryptage d’Arnaud de Morgny
« L’influence est un outil puissant dans la guerre économique, permettant de gagner des avantages concurrentiels, de déstabiliser des concurrents, de promouvoir des concepts qui favorisent l’achat de produits ou de créer des conditionnements d’usage, de sécuriser des partenariats stratégiques et de créer des conditions favorables pour les opérations économiques mais aussi d’atténuer ou de faire disparaître l’existence même de la guerre économique. » Ce constat au scalpel place l’influence bien au-delà des prétendus influenceurs de YouTube… Il est dressé par Arnaud de Morgny, directeur-adjoint au sein du CR451 – Centre de recherche appliquée de l’Ecole de guerre économique – qui a codirigé, avec Christian Harbulot et Nicolas Moinet, le second numéro de la revue Guerre économique intitulé Comment gagner ? (Nouveau Monde Éditions, septembre 2023). Lire la suite
N° 148 – Octobre 2023 – La fascination pour la violence constitue-t-elle un levier d’influence ? Georges Sorel décrypté par Rodolphe Cart
La violence inouïe des images de l’affrontement entre le Hamas et Israël, faisant suite aux images tout aussi atroces du conflit entre Russes et Ukrainiens, se déverse en boucle au sein de l’univers médiatique, nous rappelant si besoin était que la violence constitue un paramètre-clé d’attraction/répulsion dans les affrontements informationnels et communicationnels. A ce titre, il peut être utile de revenir sur l’œuvre de ce grand visionnaire et théoricien de la violence que fut le français Georges Sorel (1847-1922), dont l’ouvrage majeur, Réflexions sur la violence (1908), vient d’être republié chez Krisis (introduction de Pierre-André Taguieff, postface de Julien Freund). Le même mois de juin dernier sortait également un court traité signé Rodolphe Cart, intitulé Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur (Éditions de la Nouvelle Librairie). Lire la suite
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