Actualités
20 mars 2013 – L’influence au cœur de la stratégie des pouvoirs publics
Fin connaisseur des affaires européennes, Thierry Vautrin fait partie de ces diplomates qui ont parfaitement saisi l’importance des stratégies d’influence dans la sphère complexe des relations internationales. Chef de secteur au Secrétariat Général des Affaires Européennes (SGAE, services du Premier Ministre), Thierry Vautrin est en effet chargé du suivi de la présence française dans les institutions européennes. Observateur perspicace des rouages de l’Union européenne, ce diplomate a le mérite de mettre clairement en lumière les enjeux liés à l’influence, et ce sans langue de bois aucune, comme il vient de le faire pour le Portail de l’IE. A ses yeux, « les questions d’influence sont au cœur des réflexions et des stratégies des pouvoirs publics en France notamment dans les institutions européennes. Ces questions d’influence revêtent une acuité supplémentaire à l’aune des prochaines élections européennes. Pourquoi ? Tout simplement, parce que nous sommes désormais inscrits collectivement dans une guerre d’influence avec des acteurs plus diversifiés qu’autrefois. » Lire la suite
12 mars 2013 – Les nouveaux visages de la guerre : réalités et perceptions
« Fin de la guerre ? Au contraire, poursuite de la guerre ? Ou tout simplement changement de la guerre ? Au fond, les trois perceptions sont justes et nous forcent à sortir d’une perspective traditionnellement occidentale. » En ouverture du dernier numéro de la Revue Défense Nationale, l’article d’Olivier Kempf, maître de conférences à Sciences Po, constitue une plate-forme simple, claire et solide pour réfléchir à la manière dont nous percevons et vivons l’évolution de la guerre (La guerre est morte, vive la guerre !). Violence et rapports de force ne s’exercent plus forcément selon les modèles archétypiques auxquels nous étions accoutumés. Pour atteindre leurs buts, les volontés de puissance à l’œuvre dans le monde choisissent souvent des modes opératoires de contournement, comme les nomme Olivier Kempf. La communication et l’influence peuvent alors être utilisées, soit pour masquer les fins que l’on poursuit, soit au contraire pour dévoiler et décrypter les nouvelles menaces. Olivier Kempf relève ainsi qu’un trait frappant de la guerre contemporaine réside en la volonté d’agir caché, voire anonymement. On comprend mieux dès lors l’importance des outils du soft power dans le smart power, et leur articulation subtile avec la logique du hard power. Lire la suite
1er mars 2013 – Intelligence stratégique et influence : Nicolas Tenzer à l’IHEDN
En 2003, Nicolas Tenzer avait publié une analyse, très pertinente comme à son habitude, intitulée « Organiser l’influence : une stratégie intellectuelle pour la France » (in Revue internationale et stratégique 4/2003, n° 52). Dix ans après, cette étude demeure d’une totale actualité. Sous la dynamique impulsion de Caroline Gorse-Combalat et de Marie Brigaud, l’IHEDN Paris – Ile-de-France a eu la bonne idée d’inviter Nicolas Tenzer à intervenir le 12 février dernier à l’Ecole militaire, en me demandant de l’accompagner comme modérateur, sur le thème « Intelligence stratégique et influence : Quel positionnement à l’international de la France aujourd’hui et à l’horizon 2030 ? ». Un court résumé de cette intervention vient d’être mis en ligne. Lire la suite
25 février 2013 – Tocqueville et la Chine, la puissance des idées
« Lorsqu’il a écrit L’Ancien Régime et la Révolution, en 1856, Alexis de Tocqueville pouvait-il se douter qu’un siècle et demi après, en 2012, son essai deviendrait un best-seller en Chine ? » rapporte le magazine Chine Plus (groupe Hearst Hong Kong). De nombreux journaux se sont ainsi étonnés de voir un penseur français du XIXe siècle peu connu du grand public bénéficier d’une soudaine notoriété de l’autre côté de la planète. Au-delà du factuel, c’est bien la preuve que les idées constituent la quintessence des stratégies d’influence. Quiconque connaît un tant soit peu l’histoire des idées depuis l’aurore de la pensée sait qu’il y eut toujours d’incessants allers et retours, dans l’espace et le temps, entre théoriciens et praticiens. Lire la suite
20 février 2013 – Le vrai, le faux et le totem technologique
Introducing Truth Teller : Political fact-checking : sous ce titre, le Washington Post annonçait fin janvier qu’il avait mis au point une nouvelle application technologique permettant de vérifier le bien-fondé des messages des hommes politiques. Toute déclaration serait ainsi passée au crible au nom de la vérité. De prime abord, qui ne pourrait se réjouir de cette belle avancée tout à la fois éthique et scientifique ? Les chiffres, les algorithmes, les ratios et autres data sont ainsi appelés à la rescousse. Qui oserait les contester ? Sauf que nous sommes là en pleine manœuvre d’intoxication. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’exercice vise prioritairement le monde politique. Analysons les faits d’un peu plus près, et nous verrons que ce fétichisme technologique ne tient pas la route. Et que ce bon vieux Nietzsche peut être d’un solide recours pour démasquer ces impostures ! Lire la suite
16 février 2013 – Stratégie et leçons du passé
L’influence n’existe pas sans stratégie préalablement définie. Et celle-ci ne surgit pas ex nihilo. Elle s’appuie sur l’existant, d’abord sur un passé qu’il convient de prendre en compte. Ce qui vaut pour la géopolitique vaut aussi pour l’entreprise. Chroniqueur au Financial Times spécialisé dans les questions de management, Andrew Hill vient de signer cette semaine une tribune intitulée The best strategy must build on the past (12/02/13). Selon lui, « strategy is the art of choosing the right path ahead. But companies that jettison their past altogether risk not only repeating historical errors but hobbling their advance. » Tirer les enseignements du passé présente en effet au moins plusieurs avantages majeurs. Lire la suite
13 février 2013 – Diplomatie économique et influence
Laurent Fabius persiste et signe : la France ne doit pas craindre de se doter d’une stratégie d’influence à l’international. C’est même un impératif pour elle. « Une clef de voûte de notre prospérité et de notre influence, c’est l’économie. Le ministère des Affaires étrangères, présent dans le monde entier, a pour mission sur le long terme de renforcer notre influence », a-t-il ainsi déclaré tout de go au quotidien Les Echos. Dans un long entretien, Laurent Fabius évoque ainsi clairement l’engagement d’une « diplomatie économique », venant en soutien des entreprises françaises, qui va constituer désormais l’une des priorités du ministère des Affaires étrangères. « Plus largement, explique-t-il, nous adaptons notre réseau diplomatique à la nouvelle géographie économique du monde. » Lire la suite
12 février 2013 – Culture du risque et capacité d’influence
La capacité d’influence présuppose d’abord la capacité à penser et agir hors des chemins convenus. Il existe donc un lien direct entre influence et culture du risque. Cette corrélation a récemment été mise en évidence dans la sphère économique et financière par Jim Hagemann Snabe, codirecteur général de SAP, groupe mondial de logiciels de gestion. Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos (11/02/13), il remarque : « Il y a un problème de culture d’entreprise en Europe. Nous ne faisons pas assez preuve d’optimisme, nous ne croyons pas assez en nos chances. La culture du risque doit être davantage cultivée. Par exemple, nous ne devrions pas avoir peur d’échouer lorsqu’on crée une entreprise. Au contraire. Résultat, les capital-risqueurs sont moins nombreux et moins influents qu’aux Etats-Unis. J’aimerais que les jeunes Européens aient plus d’appétit, plus d’envie. » Lire la suite
05 février 2013 – Influence et intelligence territoriale
Belle initiative que celle de l’Ecole de management de Normandie avec le lancement de la lettre Comprendre & Entreprendre, au sous-titre explicite : Se développer dans un monde moderne. D’emblée elle frappe fort avec une interview choc du préfet Rémy Pautrat, figure de l’intelligence économique, ancien directeur de la DST (devenue aujourd’hui la DCRI), qui fut en 1996 préfet de la Basse-Normandie et y mit en place le premier Schéma régional d’intelligence économique. « Nous devons renouer avec l’esprit commando, martèle-t-il dans l’entretien qu’il a accordé à Jean-Guy Bernard, directeur de l’EM Normandie, c’est avant tout dans les têtes que se gagnent les guerres. » Lire la suite
04 février 2013 – Sahel et Afghanistan : facteur temps et « soft-power »
Le propre des stratégies d’influence est de se penser et se réaliser sur le long terme. Cela vaut pour les entreprises comme pour les institutions, trop souvent prisonnières du court-termisme. A cet égard, le colonel (ER) René Cagnat, chercheur associé à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et spécialiste reconnu de l’Asie centrale, nous met en garde contre une mauvaise utilisation du facteur temps dans les opérations extérieures. Dans un article récent de janvier 2013, Guerre et pacification au Sahel à la lumière de l’expérience afghane : Conséquences pour le Livre blanc, il s’interroge : comment bâtir une intervention solide quand la plupart des cadres et la troupe sont renouvelés tous les six mois ? Lire la suite
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