04 février 2013 – Sahel et Afghanistan : facteur temps et « soft-power »

Publié le 4 février 2013 par Bruno Racouchot

Le propre des stratégies d’influence est de se penser et se réaliser sur le long terme. Cela vaut pour les entreprises comme pour les institutions, trop souvent prisonnières du court-termisme. A cet égard, le colonel (ER) René Cagnat, chercheur associé à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) et spécialiste reconnu de l’Asie centrale, nous met en garde contre une mauvaise utilisation du facteur temps dans les opérations extérieures. Dans un article récent de janvier 2013, Guerre et pacification au Sahel à la lumière de l’expérience afghane : Conséquences pour le Livre blanc, il s’interroge : comment bâtir une intervention solide quand la plupart des cadres et la troupe sont renouvelés tous les six mois ?

Il ne suffit pas de frapper pour gagner. Il faut aussi engager sur le long terme les armes du soft power pour gagner à soi les populations. Tisser des liens solides avec elles, connaître le terrain, exige de la constance, de la présence. « Ainsi apparaîtra un commandement compétent qui aura le temps de tisser des liens avec la société indigène. The french touch, c’est d’abord vivre en symbiose avec le pays, dans des conditions rustiques s’il le faut. Il importe de comprendre la société indigène, de l’aimer, de créer peu à peu à son contact cette « contre-cause compétitive » qu’invoquait David Galula comme arme maîtresse de la contre-insurrection. Si l’obstination à longueur d’années est au rendez-vous, la victoire est alors acquise. » Une leçon qui vaut dans la guerre économique comme dans la guerre tout court. N’était-ce d’ailleurs pas un certain Jean de La Fontaine qui disait : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »…

Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence

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