général de Gaulle

 

N° 69 – Janvier 2016 : Nos armées au défi de l’influence : hard et soft power sont intimement liés, le décryptage du Général Vincent Desportes

« L’influence n’existe que si elle est basée sur de solides réalités, économiques et militaires en particulier. Le monde est, et restera, un espace d’affrontement armé des volontés. » Tel est le constat dressé par le général (r) Vincent Desportes, qui vient de publier La dernière bataille de France (Le Débat/Gallimard). De fait, en matière de défense, sécurité et relations internationales, puissance et influence sont intimement liées.

Dans l’entretien qu’il a accordé à Bruno Racouchot, directeur de Comes Communication, le général Desportes montre aussi que c’est dans les débats d’idées que se joue aujourd’hui l’avenir de notre puissance. En janvier 2013, il rappelait déjà dans nos colonnes (C&Inf n°40) à quel point l’influence s’imposait comme une arme redoutable, que les armées devaient s’approprier et maîtriser. Une orientation confirmée tout récemment par le Chef d’Etat-Major des Armées, le général Pierre de Villiers, pour qui l’influence constitue désormais un nouveau champ d’action. Un retour au réalisme dont on ne peut que se réjouir pour nos armées et notre pays.

Télécharger le document

 

24 juin 2014 – Stratégie, puissance et influence : les clés de la renaissance française

« Peut-être avons-nous jeté un peu vite aux oubliettes de l’Histoire cet acharnement du général de Gaulle à préserver la France des influences extérieures qui pouvaient avoir une incidence négative sur sa destinée. » Ce constat est dressé par Christian Harbulot, l’un des meilleurs spécialistes français de l’intelligence économique, dans son tout dernier ouvrage, Sabordage – Comment la France détruit sa puissance (Editions François Bourin, avril 2014, 140 p., 14 €). Il amène bien évidemment à une réflexion de fond sur la capacité qui est la nôtre aujourd’hui à poursuivre notre histoire. Avons-nous seulement la volonté de vivre ? Avons-nous seulement le courage de regarder le monde de façon lucide ? Il est permis d’en douter. Pour résister aux influences extérieures néfastes, il faudrait encore faire preuve d’un certain pragmatisme, se traduisant dans les faits par l’affirmation tranquille d’une volonté de puissance. Pour le fondateur de l’Ecole de guerre économique, il est des règles immuables. Même « au XXIe siècle, la survie d’un peuple reste toujours conditionnée par la capacité d’un Etat à résister aux menaces extérieures et intérieures. Tourner le dos à la puissance, c’est prendre tout simplement le risque d’être soumis au diktat d’une puissance étrangère ou de sombrer dans le chaos en cas de désintégration de la société civile. »  Il est clair que notre pays ne peut faire l’économie d’une réflexion sur son devenir stratégique, et qu’il ne pourra exercer d’influence s’il ne recouvre pas au préalable sa puissance. Son existence même en dépend. Il s’agit là d’un choix vital, au sens premier du terme. Lire la suite