16 juillet 2013 – La Légion étrangère, vecteur de rayonnement géopolitique

Publié le 16 juillet 2013 par Bruno Racouchot

Comme chaque année lors du défilé du 14 juillet, la Légion étrangère, descendant de son pas lent l’avenue des Champs Elysées, a remporté un vif succès auprès des spectateurs. Cette troupe d’élite, unique au monde, créée par le roi Louis-Philippe en 1831, fêtait cette année le 150ème anniversaire de la bataille de Camerone. Perpétuant ses traditions, la Légion reste en totale symbiose avec notre monde moderne. Le Général de Saint Chamas, actuel commandant de la Légion étrangère, avait d’ailleurs accordé en avril dernier un entretien à Communication & Influence, mettant en relief la manière dont s’articule hard et soft power au service du rayonnement de notre pays. Dans la foulée, l’ESC Grenoble, par la voix de son directeur Jean-François Fiorina, est allé interviewer le Général de Saint Chamas pour recueillir son sentiment sur ce que pouvait être l’appréhension géopolitique de la Légion. « La géopolitique de la Légion, c’est d’abord la géopolitique des hommes » a-t-il répondu, dans un entretien qu’il est utile de découvrir. Car au-delà du redoutable outil de guerre, la Légion constitue aussi un modèle qui pèse en termes d’influence.

A cet égard, un échange intéressant a eu lieu entre le civil et le militaire sur le thème du management. Comme le souligne pertinemment le Général de Saint Chamas,  « tout n’est bien sûr pas transposable au monde civil, mais l’on peut s’en inspirer. Donner l’exemple, avoir le souci du devoir accompli, être proche de ses équipes et fier de son entreprise, bref agir en toutes circonstances sur le principe fondateur de la Légion – avec Honneur et Fidélité – me paraît être un bon fil d’Ariane pour un cadre, un manager ou un décideur… » Surtout, l’officier est celui qui donne du sens à ses hommes. Sous cet angle, on mesure bien comment la capacité d’influer sur la perception du Légionnaire pèse davantage que la discipline, car il s’agit de susciter l’adhésion. « Pour ce qui est du style de commandement, explique le Général de Saint Chamas, à nos yeux, il repose sur cinq principes essentiels : exemplarité du chef, proximité et disponibilité, bienveillante fermeté, discipline, confiance et contrôle. » C’est donc par une  logique d’influence que l’officier remplit son rôle. Pourquoi ? Parce que « l’officier donne la profondeur opportune. L’officier n’est pas un technicien, il doit rester un généraliste, avoir une vue synoptique de son environnement. Il lui appartient d’écouter les conseils, les avis, mais il ne doit pas être prisonnier de la technique. La technique doit être une force et non une contrainte. La technologie s’est ajoutée au métier de soldat. Mais c’est d’abord l’esprit du soldat, sa manière d’être, de penser et d’agir, qui compte. L’officier doit se servir de la technique et des ressources qu’elle offre, utiliser la gamme complète des moyens mis à disposition, et faire preuve d’une juste appréhension des situations afin de prendre au mieux ses décisions et donner ses ordres pour que la mission soit remplie. » Une démarche similaire à celle qui préside à l’engagement des stratégies d’influence.

Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence

Lire la note géopolitique de l’ESC Grenoble avec le Général de Saint Chamas

Lire l’entretien accordé par le Général de Saint Chamas à Communication & Influence

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