8 novembre 2012 – Economie et court-termisme
Publié le 8 novembre 2012 par Bruno Racouchot
« La période actuelle est dominée par la logique d’une sphère financière qui s’impose à l’univers tout entier, par-dessus la réalité des nations, avec des responsables politiques qui prétendent diriger cette réalité, mais n’en ont pas les moyens. L’élément clé pour expliquer le dysfonctionnement global, au-delà des conflits d’intérêt et des rapports de force, c’est une vision du monde appuyée sur le très court terme. La finance est l’univers du très court terme, guidée par l’objectif de réaliser le maximum de profits dans le minimum de temps. » Dans une tribune intitulée La science économique est la discipline du très court terme, publiée dans Le nouvel Economiste (N° 1636 du 1er novembre 2012), l’économiste René Passet analyse le rapport au temps qu’a l’homme moderne, obsédé par le primat de l’économie. Tout ce qui se vit et se pense sur le long terme se trouve aboli parce que jugé insupportable, lourd, sans intérêt, voire impensable. Ce qui induit des conséquences incalculables sur notre manière d’être-au-monde et donc notre devenir. Un thème qu’il décortique minutieusement dans son dernier ouvrage, Les grandes représentations du monde et de l’économie à travers l’histoire (Actes Sud, septembre 2012). Bref, une analyse qui rejoint en bien des points celle de Philippe Baumard dans Le vide stratégique, évoqué dans Communication & Influence de juillet dernier. C’est là un pivot majeur de la réflexion sur les stratégies d’influence, car l’un des critères essentiels de l’influence réside en la capacité à travailler sur le long terme.
Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence
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