revue Eléments
N°144 – Mai 2023 – Quand influence rime avec décadence, quand communication rime avec consommation : le décryptage de Patrick Buisson
« Là où le fascisme et le communisme avaient historiquement échoué, le totalitarisme consumériste s’est imposé en substituant à l’homo faber l’homme fabriqué. Il ne s’agit plus d’un enrégimentement superficiel mais d’un enrégimentement qui vole et change les âmes, les façons de vivre et de penser, diffuse de nouveaux modèles culturels. » Avec Décadanse (Albin Michel, 2023), Patrick Buisson poursuit son analyse critique de la modernité. Journaliste, reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de stratégie politique, ayant conseillé les plus hauts personnages à la tête de l’État – au premier rang desquels Nicolas Sarkozy – il sait aussi faire œuvre d’historien et de sociologue. Décadanse évoque la chanson-culte de Serge Gainsbourg au début des années 1970. Or, derrière l’apologie de l’individu-roi, gavé de sexe et de consommation, les leviers d’influence médiatiques formatent plus que jamais les pensées. Lire la suite
N°139 – Décembre 2022 – On s’abonne, on s’adonne et on s’abandonne, les ressorts-clés de l’emprise Netflix : le décryptage d’Edouard Chanot
A travers le monde, 223 millions d’abonnés sont sous la fascination de Netflix et exacerbent leurs émotions par le biais du binge-watching, cette consommation frénétique de séries, sans avoir toujours conscience qu’ils paient leur redevance pour être sous influence, donc qu’ils créent eux-mêmes les outils de leur dépendance psychique. Journaliste, Edouard Chanot livre un essai court et percutant consacré à L’Empire Netflix – L’emprise du divertissement (Editions de la Nouvelle Librairie, 2022). Son expérience acquise durant plusieurs années aux Etats-Unis, ses expériences vécues dans les think tanks américains, l’amènent à analyser de près leur capacité à influencer et investir les lieux de pouvoir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le couple wokisme-Netflix est né en Californie, fruit d’un certain esprit libéral-libertaire qui entend imposer sa vision des choses à l’échelle planétaire. Lire la suite
9 septembre 2022 – Hommage à François-Bernard Huyghe, l’un des plus fins analystes français de l’influence
François-Bernard Huyghe nous a quitté en ce début septembre à l’âge de 71 ans, des suites d’une longue maladie. Homme d’une immense culture, d’une hauteur de vue qui n’avait d’égale que sa simplicité et sa verve, François-Bernard Huyghe s’était imposé au fil des années comme l’un des meilleurs spécialistes français de l’influence, en tout cas l’un des analystes les plus avisés. Fidèle compagnon de route de Communication & Influence, il était aussi un ami personnel avec lequel je me sentais en totale symbiose. Son rire, son esprit caustique, sa connaissance amusée des méandres de l’âme humaine et de la comédie sociétale qui lui est consubstantielle, son amour des arts et des périples lointains en faisait un homme aussi atypique que noble. Fidèle en amitié comme à ses idées, grand voyageur, de la Terre comme des zones de l’intellect pur, il avait le panache et la profondeur d’un seigneur de la Renaissance italienne. Lire la suite
N°134 – Juin 2022 – Tyrannie et dictature, derrière l’injonction communicationnelle, le contrôle des esprits : le décryptage de Philippe Bornet
« Nous voyons bien que, de nos jours, la rhétorique ou la dialectique authentiques n’ont plus droit de cité. Ce qui prédomine, c’est l’émotionnel et la réponse pavlovienne à des mots-clés et des images qui agissent sur nos contemporains comme des stimuli permanents, inhibant toute capacité de réflexion. Dès lors, la communication apparaît comme une injonction. »
Médecin, journaliste et historien, Philippe Bornet a publié en mars Aujourd’hui la tyrannie (Presses de la Délivrance) qui fait écho à son Demain la dictature (même éditeur, 2018). Confondu – à tort – avec le tyran, le dictateur est devenu un symbole du « Mal », du moins si l’on se situe dans le camp (occidental) du « Bien ». Cette ligne de fracture sociétale et géopolitique existe de par l’articulation d’un vaste ensemble communicationnel qui définit ce qu’il est permis de penser ou non. Lire la suite
N°117 – Décembre 2020 – Censure et autocensure vs débats d’idées et jeux d’influence : le décryptage d’Alain de Benoist
« La censure n’est plus principalement le fait des pouvoirs publics, mais des grands médias. » Si l’on ajoute à ce constat la bonne conscience que revendiquent les censeurs contemporains et la férule du « politiquement correct » venu d’outre-Atlantique, on tient là les trois facteurs-clés expliquant la nature réelle du système de censure et autocensure qui, aujourd’hui, verrouille de plus en plus notre société. Tel est en tout cas le constat dressé par l’essayiste Alain de Benoist dans l’un de ses récents ouvrages, La chape de plomb – Une déconstruction des nouvelles censures (Editions La Nouvelle Librairie, 2020). Celui qui s’impose depuis plus de quarante ans comme l’un des acteurs majeurs des débats d’idées en France livre ici un réquisitoire sévère. Lire la suite