conflits

 

17 décembre 2014 – La guerre économique est bel et bien là

« La paix est un souhait, la guerre est un fait ». C’est par un éditorial choc que Pascal Gauchon, rédacteur en chef de Conflits, revue de géopolitique aussi audacieuse que sérieuse – www.revueconflits.com – ouvre le dossier de la guerre économique. Normalien, directeur de la collection Major destinée aux grandes écoles (PUF, Presses universitaires de France), cofondateur du Festival de géopolitique de Grenoble, Pascal Gauchon a regroupé de multiples contributions pour ce numéro hors-série qui ne pratique pas la langue de bois. Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de guerre économique et l’un des pionniers de l’intelligence économique, explique ainsi clairement que pour avoir un devenir, encore nous faut-il réapprendre à penser en termes de puissance. La guerre économique est à ses yeux « l’expression extrême des rapports de force non militaires. Si l’on essaie de hiérarchiser les rapports de force, les deux qui me paraissent les plus importants dans l’histoire de l’humanité tiennent à la guerre et à l’économie. Cela ne veut pas dire qu’il n’en existe pas d’autres – culturels, religieux, diplomatiques… Mais ce sont ces deux formes de guerre qui comptent le plus si l’on regarde l’histoire longue, les autres passent au second plan, sont moins lourdes. » Lire la suite

 

10 septembre 2013 – Influence, chronologie, histoire et perte des repères

Dans un entretien accordé au Figaro (« En histoire, la chronologie est le socle de tout », 06/09/2013), l’historien et académicien Max Gallo dénonce vigoureusement la confusion savamment entretenue dans les programmes scolaires, notamment en histoire où, selon lui, la perte des repères chronologiques se révèle gravissime. Un plaidoyer qui ne peut que retenir l’attention des spécialistes de l’influence, tant il est vrai que celle-ci n’a d’effet qu’en délivrant du sens et des repères au sein d’un « milieu » culturel et social apte à en saisir la portée. « Aujourd’hui, les programmes sont organisés autour de grands thèmes au détriment de la chronologie. Une erreur fondamentale sur laquelle il faut revenir. Il est absolument impossible de comprendre l’histoire si on abandonne la chronologie » constate Max Gallo, qui ajoute : « Les élèves ne peuvent rien comprendre à l’histoire de France si vous ne leur mettez pas dans la tête que Louis XIV est antérieur à Napoléon. Comment parler du ‘totalitarisme’ sans avoir étudié l’installation du régime nazi ? La chronologie est le socle sur lequel construire les programmes. »  A ces repères indispensables dans le temps s’ajoute la bonne connaissance du contexte spatial, donc géopolitique. L’histoire et la géographie, on le sait, constituent de formidables vecteurs d’influence. En méconnaître la logique propre revient à se dépouiller de notre pouvoir d’apprécier correctement et sereinement le monde au sein duquel nous évoluons. Lire la suite