12 mars 2014 – Erik L’Homme : livres pour la jeunesse, imaginaire et influence

Publié le 12 mars 2014 par Bruno Racouchot

Erik L’Homme est sans conteste l’un des meilleurs écrivains français pour la jeunesse. Il le prouve à nouveau en publiant début mars un petit livre qui fera rêver les jeunes et les moins jeunes, Le regard des princes à minuit. Une histoire qui met en scène des jeunes gens aux prises avec sept épreuves initiatiques, pour une confrontation avec eux-mêmes, dans des cadres mystérieux qui vont de la forêt de Brocéliande à Notre-Dame de Paris. Auteur fétiche des éditions Gallimard Jeunesse, Erik L’Homme sait toute la force de l’imaginaire, en particulier aux âges où l’on veut découvrir le monde en même temps que soi-même. Dans le préambule de son dernier ouvrage, il souligne : « Si le propre de la jeunesse est de se révolter (parfois avec raison), celui du système reste d’enfermer ces révoltes dans des impasses, de les canaliser, de les détourner à son profit. Les révoltes finissent toutes par être digérées – certaines moins bien que d’autres. Les insurrections essentielles ne naissent pas toujours d’affrontements directs, mais parfois de l’exploration d’autres voies : tourner le dos, s’éloigner, montrer que l’on n’est pas dupe, donner du sens à ce qui nous entoure et nous arrive, un sens différent de celui de l’air du temps ; voilà ce que le système ne supporte pas. » Un résumé de ce que pourrait être l’esprit de l’influence ?

De fait, on retrouve là toute la veine de la tribune – De l’influence des dragons et des magiciens – qu’il avait accordée en décembre 2008 à Communication & Influence, où il déclarait : « Le monde est un vêtement trop serré qu’il faut faire craquer pour mieux respirer ! Quoi de mieux que l’imaginaire pour agrandir le monde ? Cet imaginaire latent, partagé, est en vérité le socle qui permet aux hommes de vivre ensemble. Il crée du lien social. Il unit un groupe humain. » Et, considérant qu’une bonne histoire renvoyait nécessairement à des fondamentaux partagés, il ajoutait : « Raconter constitue un moyen d’influence certain. Toutefois, cette influence ne fonctionne que si l’histoire est enracinée dans un terreau commun et se fonde sur un environnement culturel partagé. L’imaginaire établit les fondations sur lesquelles pourra ensuite fonctionner le storytelling. » L’influence qu’exerce Erik L’Homme à travers ses romans est par nature positive, puisqu’elle invite les jeunes lecteurs à se poser des questions, à sortir des sentiers battus, à trouver par eux-mêmes un embryon de réponse aux questions qu’ils se posent. L’influence apparaît ainsi comme une salutaire maïeutique adaptée au monde moderne.

Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence

Les références du livre de Erik L’Homme chez Gallimard

La tribune d’Erik L’Homme en 2008 dans Communication & Influence

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