23 octobre 2012 – Voitures piégées et luttes d’influence
Publié le 23 octobre 2012 par Bruno Racouchot
Le 23 octobre 1983, à Beyrouth ouest, deux explosions gigantesques ravagent les positions tenues par la Force multinationale de sécurité. En quelques secondes, 241 US Marines et 58 parachutistes français sont tués. Jeune lieutenant du 6ème RPIMa engagé sur place, c’est là que je perçois pour la première fois l’idée de la combinaison puissante des stratégies terroristes et des stratégies d’influence sur la scène internationale. Les lecteurs qui souhaitent comprendre le cheminement d’un officier, de la guerre tout court à la guerre économique, et comment les stratégies d’influence évoluent du monde militaire au monde civil, liront l’article d’hommage que j’ai dédié à mes camarades tombés sur le site du Drakkar publié par le blog Theatrum Belli. Qu’ils se souviennent aussi de ce qu’écrit Mike Davis, dans sa Petite histoire de la voiture piégée (Zones/La Découverte, 2007) : « Les camions suicide qui ont dévasté l’ambassade des Etats-Unis et les baraquements des marines à Beyrouth en 1983 se sont avérés à eux seuls plus redoutables que la puissance de feu combinée des bombardiers et des cuirassés de la Sixième flotte et ont obligé l’administration Reagan à battre en retraite de façon humiliante ». Explosif et exploitation médiatique, combinés simultanément en fonction des maillons faibles de l’adversaire, empêtré dans ses propres contradictions : les voies des stratégies d’influence sont décidément subtiles et surprenantes. L’avantage va alors toujours à celui qui pense « en dehors des clous », de manière proactive, en empruntant des chemins de traverse…
Bruno Racouchot, directeur de Communication & Influence
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