N° 169 – Octobre 2025 – Le soft power discret des classes populaires, quand Périphéria s’impose à Métropolia : le décryptage de Christophe Guilluy
Publié le 26 octobre 2025 par Bruno Racouchot
« Je parle de soft power parce que les grandes thématiques qui s’imposent aujourd’hui sont celles portées par les gens ordinaires depuis des décennies. Elles reposent sur quatre points-clés : réindustrialisation, territoires, insécurité, immigration. » Connu pour avoir renouvelé en profondeur la géographie sociale – avec notamment ses travaux sur la « France périphérique », où vivent les trois quarts des nouvelles classes populaires – Christophe Guilluy vient de publier Métropolia et Périphéria (Flammarion, 2025). Il y défend l’intérêt général et se fait le porte-voix de ces « dépossédés » qui se sentent évincés de leur propre pays. Pour lui, on « a survalidé le concept de métropolisation, avec cette idée que les individus qui n’adhéreraient pas à ce narratif devaient être jetés hors du cercle de la raison. A mes yeux, à l’inverse, ce que l’on appelle aujourd’hui le populisme est le mouvement de la raison. »
Dans l’entretien qu’il m’a accordé, Christophe Guilluy rappelle « qu’en règle générale, pour survivre, quel que soit le temps et le lieu, les élites restent connectées à leur majorité ordinaire. C’est vrai pour la Chine comme pour l’Inde. Un pays cohérent est un pays où les élites politiques s’abreuvent à ce que j’appelle l’âme du peuple. » Ce que sut faire en son temps en France le général de Gaulle.
Bruno Racouchot, Directeur de Communication & Influence
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